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Installer l'application Non merciLe Comité Clichois d’organisation de la commémoration du centenaire de la guerre 14-18 propose aux habitants des évènements permettant à chacun de se souvenir, de comprendre l’Histoire et de souligner les valeurs communes et les actes de solidarité.
Le Comité Clichois d’organisation de la commémoration du Centenaire de la Grande Guerre organise une collecte d’archives familiales relatives à la guerre 1914-1918, en hommage aux Clichois et à tous les soldats qui ont combattu. Pour que cette période de notre histoire commune ne tombe pas dans l’oubli, les citoyens sont invités à apporter des documents relatifs à cette époque : lettres, cartes postales, affiches, journaux, livres, photos, médailles, etc. Ces objets s’ajouteront aux archives déjà détenues par la Ville et seront utilisés dans le cadre d’une grande exposition qui sera organisée à la fin de l’année. Tous les éléments prêtés seront traités avec le plus grand soin et vous seront restitues à l’issue de l’événement.
Contacts :
Léon Diop - Tél. : 01 47 15 31 27 léon.diop@ville-clichy.fr
Mireille Planteligne - Tél. : 01 47 15 31 70 mireille.planteligne@ville-clichy.fr
Loin du front, on réquisitionne et on travaille pour l’armée française. Pour soulager l’hôpital Gouïn on ouvre des ambulances. Tous les Clichois s’activent et participent à l’effort national durant cette période exceptionnelle. Aux premières heures du conflit, on dénombre 82 loueurs de voiture qui possèdent une flotte de 227 véhicules. Mais il y a les chevaux, les voitures et les harnais des particuliers qui sont retenus par la Ville de Clichy pour le compte du réquisitionnement militaire en bons d’emprunt à 5 %. Dès le 28 octobre1914, les propriétaires viennent inscrire leurs chevaux en mairie ; cheval de 1re classe : 1 250 francs, cheval de 5e classe : 450 francs, voiture : 850 francs, harnais : 280 francs, etc.
Les cuisines roulantes de la Grande GuerreDans la tourmente de 1914-1415, c’est Joffre, ministre de la Guerre, qui a passé commande de 12 870 cuisines roulantes déclinées en 28 modèles différents. Devant l’entrée du 182, boulevard Victor Hugo « Vilboeuf & Ladreyt », un photographe a posé son appareil pour immortaliser une cuisine roulante flambant neuve. Monsieur Vilboeuf signe une notification avec l’armée, le 23 février 1915, pour un marché de 150 cuisines roulantes. Ce qui fait de lui un des « petits » fournisseurs parmi les 28 constructeurs français et les deux constructeurs américains choisis par le ministère de la Guerre pour enfin doter nos troupes de ce précieux matériel. Il revient au personnel militaire chargé du convoyage des cuisines neuves sortant de l’usine de venir les réceptionner. Le 12e régiment d’artillerie, stationné à la caserne de Vincennes et appartenant aux troupes du camp retranché de Paris, s’y attèle. On dénombre 37 ouvriers pour la chaudronnerie des machines à vapeur et 35 pour les appareils à vapeur en temps de paix. De la mécanique pure ! Mais nous sommes au début de cette satanée guerre. Les hommes sont partis.Du personnel féminin est venu renforcer les effectifs de l’atelier, sans compter un certain nombre d’hommes d’âge mûr non mobilisés, et quelques jeunes apprentis.
Ce personnage atypique des roulantes des Poilus, Barthélémy Vilboeuf, chaudronnier de métier, a écrit un rapport de 15 pages sur un essai de fonctionnement et de consommation d’une machine fixe à détente et condensation de 120 chevaux, système Piguet, à l’usine d’égrenage de Qorachia, qu’il présente le 23 octobre 1891 au Caire. Étienne Darqué, la quarantaine, crée Les cuisines roulantes de la Grande Guerre au 8, rue du Guichet un ouvre-boîte qui sera dans le paquetage des ustensiles de cuisine lors de ce conflit mondial.
Le système Darqué est un couteau à conserves qui se compose d’un couteau formé par une lame d’acier de qualité et de trempe irréprochables, dont une extrémité est munie latéralement d’une cornière triangulaire coupante remplissant le rôle de la lame de couteau. Il est placé dans un bloc en bois avec une protection pour la cornière.
Au bord de la Seine, on érige un immense cube fait de briques venues de la briqueterie Hesse du boulevard Victor Hugo, pour l’élévation de dirigeables afin de soulager l’entreprise de Meudon. Sur les lieux mêmes, une usine fondée en décembre 1916 et ses ateliers entre en production, le 3 janvier 1917, afin de sortir, pour les besoins de la défense nationale, le moteur de deux cents chevaux, huit cylindres, appelé « Hispano-Suiza » de l’ingénieur Birkidt. Et oui, ces immenses ateliers de plus de 300 mètres de long en tout, édifiés à Clichy en quelques mois à peine, ont été outillés pour produire, au besoin, 12 000 moteurs d’avion et hydravion par an.
Au total, ce sont 1 081 machines diverses, manoeuvrées par plus de 3 000 ouvriers, hommes et femmes qui en assurent la fabrication. Faute de personnel, car le front refusait de démobiliser, ce sont des Polonais et des Espagnols que l’on embauche pour les faire tourner. Pour les loger, on installe sept baraquements « Adrian ». Peu à peu, le personnel redevient en majorité français et les étrangers trouvent de quoi s’installer dans les environs. Les baraquements se transforment alors en réfectoire pour accueillir 1 300 couverts.
À l’occasion, les Clichois et quelques employés viennent voir la grue fonctionner pour poser délicatement l’hydravion sur l’eau. Après un certain temps les hélices se mettent à tourner et, les curieux retiennent leur respiration. Puis c’est l’envol. Tout le monde crie sa joie… Un nouvel hydravion, qui ira grossir la flotte luttant contre l’ennemi, est sorti des usines de Clichy. À l’hôpital Gouïn, où les femmes de la famille s’impliquent, des lieux sont proposés pour créer des ambulances de militaires comme en 1870-1871. Ainsi, la famille Maës ouvre son château de la rue du Landy pour les blessés du front, de même que les Filles de la Charité, rue Martre, leurs longs dortoirs.
Du côté de la population, les 16 docteurs de la commune, dès qu’ils trouvent un moment, viennent donner des consultations. Avant de s’activer autour des lits, les jeunes filles prennent des cours pour devenir infirmière par l’intermédiaire des Dames françaises de Clichy. Elles installent les blessés dans les classes du groupe Jules Ferry de la rue Dagobert, lors des périodes de vacances scolaires. Dès l’ouverture des hostilités, 6 000 de nos concitoyens ont rejoint leur affectation, suivis des jeunes Classes 1915/1916/1917 et 1918 lors des appels successifs de l’armée et de la réserve territoriale, ainsi que des ajournés, réformés ou exemptés. En tout, plus de 9 000 Clichois seront mobilisés durant tout le conflit.
Christian Capdet
Si la ligne de front est éloignée, la ville n’est pas épargnée par les bombardements des Zeppelins allemands. Et les Clichois, comme le reste de leurs compatriotes tombent sur les champs de bataille.
17 janvier : commémoration de la bataille de Montretout au cimetière, rue Chance Milly. Le combat de Buzenval-Montretout du 19 janvier 1871. Six Clichois ont donné leurs noms aux rues de Clichy en 1882 : le sous-lieutenant Castérès, le sergent-major Morice, le caporal Leroy, le clairon Huntziger, les gardes Poyer, Klock et Martissot. Tous font partie du 34e bataillon – dit de Clichy.
Dès le mois de mars, si l’un de nos instituteurs est tombé devant l’ennemi, qu’il soit mort ou blessé, ou qu’il soit cité à l’ordre du jour pour faits de guerre, une affiche sera apposée à côté de la chaire qu’il occupait dans sa classe avant la guerre. Ceci, dans le but de rappeler aux élèves actuels et à ceux qui occuperont sa classe dans l’avenir que le maître de cette classe a rempli vaillamment son devoir de Français.
Dans la nuit du 20 au 21 mars, deux Zeppelins lâchent des bombes au dessus de notre région. Les faisceaux de la DCA de Paris scrutent le ciel à la recherche des masses sombres des dirigeables. Au-dessus de Clichy, l’un d’entre eux accélère sa fuite au-dessus des allées Gambetta. L’autre surgit et vient en zigzag par la rue de Neuilly avant de s’en aller vers la Seine. Au même moment, la pompe des pompiers passe en jetant ses appels sinistres, tandis qu’un clairon sonne l’alerte… On dénombre la chute de deux ogives : l’une au 75, rue Klock et l’autre au 63, rue de Paris. Le service de déminage de l’armée viendra faire le nécessaire le lendemain matin.
« En avril ne te découvre pas d’un fil », une expression bien d’actualité aujourd’hui. On distribue aux familles nécessiteuses des soldats mobilisés, des vêtements et des costumes. Cette distribution se fait à l’arrière de la mairie, rue Dagobert. Pour l’occasion, un vestiaire est installé dans la salle du tribunal. Il en est de même pour le monticule des boîtes à chaussures. En raison de la crise et du printemps, ce sont essentiellement des sandales à lanière.
Mai « Journées Françaises » pour la Pentecôte. Une initiative pour le Secours national des départements occupés. Un comité local est organisé avec les associations clichoises, les trois sections de la Croix-Rouge : SSDM – ADF - UFF, le Touring-Club, les Conférences Saint-Vincent de Paul, les professeurs, les instituteurs et institutrices, la CGT des cheminots, les PTT et la Ligue patriotique des Français. On quête dans les rues avec les tirelires de Willame.
Il en sera de même pour la Journée du 75, la Journée des orphelins de guerre ou alors la Journée de Paris. La petite monnaie que chacun donne viendra irriguer le fleuve d’une grande quête faite tous ensemble.
Depuis quelques temps, l’armée russe a débarqué à Marseille. Pour le 14 juillet elle défile sur les Champs-Elysées. Dès le matin, les Clichois marchent jusqu’à la Porte de Clichy afin d’économiser le prix d’un ticket de bus. Ils s’engouffrent dans la bouche du métropolitain nouvellement créé, direction la gare St-Lazare, avant de terminer à nouveau à pied jusqu’à la place de la Concorde...
C’est l’été ! L’oeuvre de la Chaussée du Maine envoie 750 enfants de Clichy en colonie de vacances. Ils partiront tous un mois, répartis en trois groupes aux Choux-Boismorand, près de Montargis. Les vacances scolaires commencent le 12 juillet et se terminent milieu octobre, afin que les enfants vaquent aux champs familiaux, pour la moisson et la récolte.
31 juillet. Un an plus tôt, il n’y avait pas de guerre. Cette année, il n’y a pas de distribution de prix aux élèves méritants, mais des diplômes de reconnaissance, avec en prime le discours du directeur ou de la directrice en présence de quelques conseillers municipaux.
On énumère ensuite les jeunes de l’école « morts pour la France » et, enfin, tout le monde entonne la Marseillaise. La même scène se répète dans toutes les écoles de Clichy. Il est vrai que les instituteurs, partis au front, ont été remplacés par de jeunes maîtresses d’école. Jusqu’au 4 août, les élèves continuent d’aller en classe.
Au matin du 8 août, un dirigeable français évolue au-dessus de la région parisienne. D’une allure lente et majestueuse, venant du Bois de Boulogne, il passe par Neuilly et Levallois. Quelques Clichois le regardent glisser le long du boulevard National avant de mettre le cap vers Paris. Les badauds de la Porte de Clichy l’aperçoivent au-dessus de Montmartre, virer et passer à Saint- Ouen. C’est son deuxième passage sur Clichy, où il survole les allées Léon Gambetta. Cette fois la foule est à son apothéose, c’est l’enthousiasme populaire, tout le monde applaudit à son passage et regarde le dirigeable s’éloigner aussi longtemps qu’il est visible.
Samedi 4 août, l’usine de petit outillage qui fabrique des obus, au 73, boulevard Victor Hugo, prend feu ! Toutes sirènes hurlantes, les pompiers de Clichy, de Carpeaux à Paris et des localités environnantes se précipitent autour de cette entreprise et viennent à bout des flammes, évitant ainsi une véritable catastrophe. Après enquête, il apparaît que c’est l’étincelle du mégot d’un gamin près d’une cuve d’essence qui a déclenché le sinistre. Les « on dit », ont supposé qu’il s’agissait d’un acte de sabotage de la part d’espions allemands… Des fonctionnaires ont gardé le site toute la nuit. Tous les obus, achevés ou non, sont déplacés à Issy.
Les combats de septembre et d’octobre ont amené dans nos « hôpitaux » de nombreux blessés, suscitant une augmentation du nombre des décès à Clichy. Le bruit court que le docteur Weiss aurait été grièvement blessé à la mâchoire. Quelque temps après, nous en avons la confirmation, le docteur est en traitement à Paris. Au cours d’une attaque, lors d’un bombardement intense, il a remplacé un médecin auxiliaire et sur la ligne de feu il a été grièvement blessé à la tête. Le 19 octobre, le docteur Weiss est décoré de la Légion d’honneur.
Un autre docteur aura moins de chance. La nouvelle de la mort du docteur Meslier, ancien conseiller municipal de Clichy, ancien député de la Seine, est officielle le 20 novembre.
Il avait établi son cabinet médical au 106, boulevard National. Il est décédé des suites d’une blessure accidentelle.
Les réveillons de fin d’année arrivent à grands pas. Ce n’est plus une période de joie à Clichy. Ici comme ailleurs, le nombre de personnes en deuil augmente tous les jours. Que de vêtements noirs ! Que de crêpe aux bras et aux chapeaux ! Et malheureusement, la liste funèbre n’est pas close…
Christian Capdet
Pour le centenaire du début de la Grande Guerre, retour dans le Clichy de l’époque. Si les premiers mois se déroulent comme tous les autres, dès l’automne au loin résonne déjà le son du canon.
À l’époque, Clichy-la-Garenne c’est encore la campagne à deux pas de Paris. La neige est là, une dizaine de centimètres recouvre la place de l’Hôtel-de-Ville, où quelques empreintes de pas montrent la profondeur du tapis blanc. Cette année, dans la ville, on fête les sept ans de l’agrandissement du bâtiment. Le 5 mars, un grand bal organisé dans les salons de réception est donné au profit de la Caisse des écoles. En l’honneur de la grande musique, les smokings des hommes et les toilettes des dames frôlent le parquet lors des valses. Au printemps, les Clichois profite des allées Léon Gambetta « triomphalement ». « Triomphale » est le nom initialement donné, en 1906, à la voie qui mène vers la Place des Fêtes. Tous les dimanches, un concert est donné au kiosque, musique militaire ou musique viennoise sont proposées par l’harmonie municipale et d’autres sociétés musicales, venant de Levallois ou des environs. En juillet, des soirées concert sont même programmées les jeudis !
Puis l’été arrive en douceur dans la ville. Le parc Denain se pare de mille couleurs. La grille d’honneur, érigée en 1910, est grande ouverte pour accueillir les promeneurs en canotier et les dames aux ombrelles de dentelles blanches. De-ci, de-là de jeunes ouvrières poursuivent leur progéniture en courant le long des allées ombragées. Les plus fortunés vont au cinéma pour trouver de la fraîcheur dans les salles obscures de l’Union-Ciné et du Casino de Clichy sur le boulevard. Dès le 30 juillet, les bruits de la guerre entre la France et l’Allemagne grondent au loin. Le 31, 175 petits Clichois, avec l’aide de la Caisse des écoles, partent en vacances dans des familles du Loiret - Gare de Lyon, direction Montargis.
Le 1er août, un Conseil municipal extraordinaire est convoqué, à la suite de l’ordre de mobilisation générale placardé sur les murs. Il débute à 21h, avec à l’ordre du jour, les mesures à prendre en regard de la situation. Louis Gaudier, le maire prend la parole : « C’est étreint par une profonde émotion, que je sais partagée par vous tous, que j’ouvre cette séance. L’ordre de mobilisation générale vient d’être décrété. À cette heure grave il n’y a plus de partis, il y a une Nation française toute entière qui, forte de son droit et de sa conscience, se dresse vibrante et une pour la défense de son sol menacé et la préservation de ses libertés. Déjà, pas mal d’entre vous ont reçu l’ordre de rejoindre l’armée, et d’autres départs suivront… ».
Le public n’est pas convié. Il se masse à la porte de la mairie, lisant l’affiche blanche aux filets bleu-blanc-rouge : « Mobilisation à partir du dimanche 2 août ».
Si les hommes partent à la guerre, les femmes se mobilisent. Louise Chaïx-Maës, la fille d’Amédée et petite-fille de Louis-Joseph, de la cristallerie, rejoint les Dames françaises. Elle est parmi les infirmières bénévoles de l’hôpital du Panthéon de Paris qui eurent un rôle social à l’égard des militaires et de leurs familles. Ainsi, l’action menée par le Comité des dames françaises de Clichy (CRF) est prépondérante pendant cette période difficile. Et, guerre ou pas, il faut préparer la rentrée des classes. Dès le 1er octobre, les blessés qui étaient installés dans le groupe scolaire Jules Ferry, sont transportés dans la grande propriété Maës de la rue du Landy, qui se transforme en hôpital auxiliaire ! Dès le 12 octobre 1914, la guerre se transporte à Clichy.
Un Taube (avion allemand) largue trois bombes sur le quartier Victor Hugo. Les secours arrivent rapidement sur place : boulevard de Lorraine, rue Klock avec l’Imprimerie Pêle-Mêle et l’impasse Fanny. Dès le début de la guerre, l’hôpital Goüin est réquisitionné, comme beaucoup d’autres, par l’OEuvre hospitalière de la société française de secours aux blessés militaires (SSBM) qui n’est alors qu’une émanation de la Croix-Rouge Française qui sera créée plus tard, en août 1940. La chirurgie est assurée par les docteurs René Bonamy et Henri Burty. Les autres médecins sont partis sur les lignes avancées du front. La SSBM se réserve 30 lits sur 66 : salle Marie, 15 places, Salle Adélaïde, 15 places. Pour répondre aux besoins grandissants, l’hôpital auxiliaire n°8, selon le nom qui lui est donné, se réserve d’autres lits. Les seize chambres individuelles se transforment en chambres à deux lits pour les civils. Madame René Bonamy, se met à la disposition de l’hôpital et seconde les religieuses, ainsi que Mesdames Edouard et Gaston Goüin, ou encore Madame Verdé-Delisle. Toutes participent activement à la distribution de denrées alimentaires et de textile.
Les Conseils municipaux se concentrent prioritairement sur l’aide à la population clichoise au moyen de subventions pour les familles nombreuses, les chômeurs, les personnes âgées de Roguet et les infirmes, par le biais du bureau de bienfaisance. L’hiver s’installe, les Clichois voient souvent les dames patronnesses devant la Fondation Goüin, distribuant la soupe populaire. Du côté des écoles, les jeunes filles confectionnent des vêtements chauds pour les soldats envoyés sur la ligne de front. Les débitants de tabac sollicitent quelques cigarettes et cigares à leurs clients habituels pour les redistribuer aux blessés militaires soignés dans les « hôpitaux » de Clichy. Depuis le début de la guerre, Clichy reçoit des réfugiés belges. Un peintre arménien, Héraud Gumuchian, a fait don à la municipalité du portrait du roi des Belges. À cette occasion une adresse a été faite au souverain pour son anniversaire. La réponse ne se fait pas attendre, par son secrétaire particulier Bugenteeck. Début décembre, une quête est proposée pour la Journée du petit drapeau belge. C’est l’établissement Willame, spécialiste des boîtes de conserve, qui fournit les tirelires en métal. La quête faite au profit des Belges a été transmise à la préfecture centralisatrice. Plus tard, lors du réveillon 1914, pour la première et unique fois depuis le début des hostilités, les canons se sont tus, laissant la place aux chants de Noël entonnés des deux côtés de la frontière.